Après 8 ans de mariage, j’ai supplié Dieu…

« Après 8 ans de mariage, j’ai supplié Dieu pour un seul mais il m’en a donné 4 aujourd’hui..
Enfin je suis enfin mère 🥰🥰
Aucune femme n’était censée être stérile, je sais qu’un jour Dieu te bénira aussi & tu célébreras comme moi »
Dieu ne laisse jamais ces enfants, elle ne croyait pas qu’elle aurait des enfants après tant d’année de stérilité.
On peut voir une autre histoire semblable à ce que nous avions rédigé sur EMCI 

Si vous avez eu la chance de tomber enceinte rapidement, vous ne pouvez pas savoir ce que c’est et vraiment, je vous ne le souhaite pas. Si vous êtes comme moi, une femme infertile, qui depuis plus de 2 ans essaye de faire un bébé, vous le savez : plus le temps passe, plus une simple journée peut être un véritable calvaire…

6h , le réveil sonne…
Hauts les cœurs, aujourd’hui je garde le sourire ! J’ai plein de belles choses prévues… Pour une fois, je ne vais pas trop y penser à ces ovaires qui ne veulent pas marcher. Après tout, je ne suis pas SEULEMENT une femme infertile.

6h02, j’ouvre un œil…
Ah ben non, raté… La seule chose qui me vienne à l’esprit : pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi ça ne marche pas ? Pourquoi le service de PMA n’a pas su trouver l’origine de cette infertilité qui me pourrit la vie depuis plus de 2 ans maintenant ? Allez, mieux vaut se rendormir une petite demi-heure pour faire passer la pilule.

7h15, j’allume la télé…
Aux infos, ils couvrent comme d’hab’, une actu plus ou moins heureuse sur des enfants. Un accouchement spectaculaire sur l’autoroute, une naissance extraordinaire de jumeaux qui se tiennent par la main, un fait divers horrible concernant un p’tit, une découverte incroyable d’une équipe spécialiste de la fécondation in vitro... Premières larmes de la journée. D’ailleurs, ces supers découvertes de la recherche, pourquoi nous on en profite jamais ?

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8h30, j’arrive au boulot…
Comme tous les matins, les mêmes gestes : je checke mes mails, je vérifie mon agenda…  et je me connecte à ma page Facebook. Dans mon fil d’actus, l’habituel : les infos du jour, les partages débiles mais (drôles) des copains, et les 1200 anecdotes de mes contacts mamans sur leurs enfants.

Une petite photo des premiers repas en famille sur la terrasse,  une première fois extraordinaire (du caca explosif au premier mot en passant par sa première bougie), quelques mises au point sur l’avancée des grossesses en cours (« j’ai enfin vu bébé, il est canon, il a déjà mon nez », « déjà trois, bientôt quatre » ). Je verse mes deuxièmes larmes de la journée, j’enrage face à cette injustice en me disant que je déteste ces gens et qu’il faut que je fasse le tri dans mes amis, je constate encore une fois qu’à plus de 30 ans, mes amies en sont à deux ou trois enfants, et que moi je suis incapable d’en faire ne serait-ce qu’un. Du coup, au lieu de détester les autres, je me déteste moi !

11h30, ça va mieux…
L’avantage d’avoir un boulot stressant et hyper prenant, c’est que ça permet de penser à autre chose (pendant 2 heures au moins).

12h30, pause dej…
Je sais maintenant qu’on n’arrivera jamais à avoir un enfant tout seuls, comme des grands. Je sais qu’il faudra que 10  personnes (des internes aux infirmières en passant par ma gynéco) se penche sur mon entre-jambes pour y implanter un embryon ou m’inséminer, en fonction de ce qui nous sera conseillé in fine… Malgré ça, je me dis que je vais quand même prendre des épinards et du foie, parce que c’est plein d’acide folique et que ça aide à la procréation. On ne sait jamais, un miracle peut toujours arriver. Tout ça, j’y pense en poussant mon plateau de cantine.

13h30, pause café…
J’engloutis une immense tasse de café au lait et enchaîne deux cigarettes… Je sais, ce n’est pas conseillé, mais si je m’ôte ces petits plaisirs là, je n’arriverai jamais au bout de la journée sans craquer.

15h, énième coup de fil à l’hôpital…
On apprend vite que les heures dans un grand hôpital ne durent pas 60 minutes comme les nôtres. En fait, dans les services de PMA, le temps est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus long. Alors quand on vous dit « on va pouvoir commencer vite, on attend juste les résultats de votre examen ou la confirmation du service x /y qu’il n’y a pas de problème », d’abord on pense que dans 2 jours tout sera réglé. Un mois et demi et 10 coups de fil plus tard, on attend toujours.  Selon l’humeur du jour, on en rit jaune, on enrage ou on pleure… Aujourd’hui, j’ai de la chance, je suis juste énervée !

18h, coup de fil de Jules…
Qu’est-ce que t’as envie de faire ce soir ?  Les options :

1. Aller au ciné ? Mmmh, ils passent quoi ? J’épluche le programme et me rends vite à l’évidence : il n’y a aucun film où on ne parle pas potentiellement d’histoires de famille / d’enfant / de grossesse (même si c’est des grosses comédies bien grasses). Ceux-là, ca fait un moment que je me les interdis, ils me font trop mal. D’habitude, y’a toujours au moins un film de super-héros qui traine, mais là manque de bol, rien. Et encore, je me méfie des films de super-héros maintenant aussi, parce que mine de rien, parfois, ils sauvent des enfants ces goujats. Et ça aussi, ça me fait pleurer…

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2. Passer voir les copains… Pas de bol, après le coup de fil à l’hôpital qui n’a rien donné, je n’ai pas la force d’être heureuse pour les autres, même mes meilleurs amis. J’adore leurs enfants, mais aujourd’hui, ca va être trop compliqué à gérer de voir la copine mettre le bébé au lit et  le copain grogner parce que vraiment il fait des caprices.
Bon, ben, on va rester à la maison tranquillement.  En regardant le dernier épisode de Hannibal au moins on est sûr qu’il n’y a pas de risque de crise de larmes. Au fond de moi, je n’aime pas trop cette série, elle me terrifie, mais au moins, il a le mérite de ne pas manger d’enfant ce serial killer alors après tout, pourquoi pas.

20h30, enfin de retour à la maison…
Pas de bol, en rentrant, je croise toujours au moins un voisin avec son bébé ou une mamie avec ses petits enfants… Même les voisins horribles hyper bruyants qui puent et que je déteste, j’arrive à les envier quand je les croise à la boite aux lettres et qu’ils récupèrent le dernier numéro de Popi, arrivé pour le petit dernier.

21h30, au fond du canap avec le chéri…
Je ne suis plus tout à fait certaine que regarder une série de serial killer avant de se coucher soit vraiment une bonne idée… Je suis morte de trouille, je sais que je vais faire des cauchemars. Mais entre rêver que je n’arrive pas à avoir d’enfant et rêver que je me fais bouffer par un psychopathe, je préfère mille fois la seconde option.

Minuit, coucher…
Allez, demain est un autre jour… J’aurais peut-être des nouvelles de l’hôpital,  on pourra peut-être enfin avancer, ou tout simplement je vais peut-être pouvoir penser à autre chose. Ou alors, je vais avoir mes règles, et là, ce sera, comme d’hab, le vrai, vrai drame de la femme infertile.

 

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